Il existe en médecine allopathique un déséquilibre qui se nomme la dominance oestrogénique et qui se manifeste dans un spectre large allant des symptômes prémenstruels au cancer du sein, en passant par la cellulite. C'est un trouble très moderne puisqu'il s'aggrave avec nos modes de vie et pollutions, mais c'est aussi un des sujets sur lesquelles la perspective moderne se lisse sur les compréhensions millénaires de l'ayurvéda. Alors voyons ensemble les symptômes, les causes et les remèdes.
Les symptômes de la dominance estrogénique
Les symptômes d'un excès d'estrogène dans le corps de la femme ou de l'homme peuvent être :
un flux menstruel trop intense et trop long
les seins gonflés et douloureux
les douleurs prémenstruelles
les sautes d'humeur
la rétention d'eau
la prise de poids trop facile et l'accumulation sur les hanches
la cellulite excessive
le métabolisme lent
la fatigue, l'anxiété, l'irritabilité
la diminution de la libido
les maux de tête
Ces symptômes sont les signes précurseurs des maladies qui pourraient se développer si la dominance oestrogénique s'aggrave chez la personne. Ces maladies seraient :
les nodules mammaires
les fibrômes et polypes utérins
les kystes ovariens
l'endométriose, l'adénomiose
l'hypothyroïdisme
le cancer du sein, des ovaires, de l'endomètre
L'excès d'œstrogène (et/ou le manque de progestérone) n'est bien sûr pas la seule cause de ces déséquilibres mais comme cette hormone stimule la prolifération du tissu mammaire et de l'endomètre, entre autre, c'est une priorité de s'assurer de sa régulation quand il y a des signe ou des risques.
Les causes et aggravants d'un excès d'œstrogènes
Vous le savez probablement, la première ligne thérapeutique en ayurvéda est la suppression de la cause et des facteurs aggravants. Mais avant de passer à l'ayurvéda au sens strict, continuons notre exploration de la vision en médecine moderne sur les troubles hormonaux nommés "dominance oestrogénique" qui sont aussi liés à la progestérone et sont en fait de trois types :
œstrogènes élevés et progestérone normale
œstrogènes normaux et progestérone basse
œstrogène élevés et progestérone basse
La progestérone agit comme un régulateur des effets des œstrogènes et c'est son déclin à la ménopause qui peut engendrer des perturbations, ce sera le sujet d'un autre article. Ici, on doit se rappeler surtout que les œstrogènes favorisent la croissance des tissus du système reproducteur féminin.
Les causes d'une dominance estrogénique chez la femme ou chez l'homme, quel que soit le type, est lié à un état inflammatoire ; ce sont l'hygiène de vie et la consommation d'intoxicants qui vont générer ce déséquilibre, comme :
la consommation de métaux lourds, d'additifs alimentaire, de certains médicaments et produits d'hygiène, les plastiques, les pesticides, en bref les perturbateurs endocriniens
les contraceptions hormonales, pilule ou autre
les troubles de la digestion, dysbiose, constipation, etc
la surcharge hépatique qui empêche le foie d'éliminer l'excès d'oestrogène et la surcharge pondérale car les cellules graisseuses convertissent la testostérone en oestrogène
le stress car le cortisol diminue la production de progestérone
Les remèdes en médecine allopathique
Alors que faire ? C'est ici que j'introduis un hommage à l'endocrinologue brésilienne @dra.gess pour m'avoir si bien enseigné ces choses et aussi parce que malgré son titre "allopathique", elle propose des solutions naturelles. C'est très simple, puisqu'il s'agit d'un état inflammatoire il faut désinflammer le corps et concrètement ici les priorités sont :
réguler le système digestif par l'alimentation
détoxifier l'organisme
respecter les cycles circadiens, le sommeil
la relaxation
l'activité physique
éviter les xénoestrogènes (pesticides, plastiques, etc)
suspendre les contraceptifs hormonaux
manger plus de crucifères
A noter que @dra.gesser recommande d'éviter le soja mais là je suis plutôt dans la team @nutritionfacts.org parce que les études récentes montrent qu'au contraire les phytoestrogènes ont un effet régulateur favorable dans les troubles mentionnés plus haut dont le cancer du sein.
Œstrogènes et ayurvéda
Et alors en ayurvéda, qu'est-ce qu'on en pense de l'excès d'œstrogènes ? Il faut toujours se rappeler que l'ayurvéda et la médecine allopathique sont deux langages très différents et qu'il est préférable de ne pas transposer directement les concepts et de ne pas mélanger les analyses. En revanche, il est très intéressant de partir des mêmes symptômes et de comparer les remèdes.
Si vous avez déjà des bases en ayurvéda, au fil de cet article je suis sûre que vous avez souvent pensé "excès de kapha", n'est-ce pas ? A cause des symptômes de croissance des tissus du reproducteurs féminin, du poids sur les hanches, du métabolisme lent, la rétention d'eau, etc Et oui c'est vrai que presque tout nous emmène dans cette direction de l'excès de Kapha, sans négliger bien sûr Vata qui est celui qui déséquilibre et celui qui souffle dans les tissus pour qu'ils forment des boules.
Ensuite si on observe un peu mieux les symptômes et qu'on pousse un peu plus loins l'analyse, on devra se demander : mais d'où vient le déséquilibre de Vata ? Effectivement il y a une croissance des tissus reproducteurs et adipeux (kaphalike), et une déformation de ces tissus à cause d'un vata trop excité. Mais quelle est la source du déséquilibre de Vata ? Ici, c'est possiblement avarana de vata, c'est à dire, une obstruction des canaux ! Et alors le premier responsable dans notre diagnostic de dominance oestrogénique serait ama, les déchets pathogènes. C'est autrement ce qu'on appelle un état inflammatoire.
Médecine intégrative et troubles hormonaux
Et c'est là qu'Ayurvéda et médecine moderne se rejoignent. Nous avons le même diagnostic dans deux analyses différentes, dans deux langages différents. Et une fois n'est pas coutume, nous avons ici les mêmes recommandations thérapeutiques : détoxifier l'organisme (âmapacana) en améliorant la capacité digestive (agnidipana), et apaiser vata en favorisant le sommeil et la relaxation. On pourrait ajouter des soins comme la marmathérapie (acupression ayurvédique) et udvartana (drainage à la poudre), puis bien sûr l'écoute du praticien et quelques plantes !
J'aime beaucoup le détail sur les crucifères et leur propriétés bénéfiques pour le système hormonal selon la médecine moderne, c'et aussi génial pour réguler Kapha et ama si la capacité digestive n'est pas trop déséquilibrée par Vata.
Et je dois ajouter la chose la plus évidente du monde mais qu'on oublie souvent : si j'ai trop d'œstrogènes dans mon corps, je dois éviter d'en consommer en éliminant les perturbateurs endocriniens de la chimie, mais aussi et surtout en évitant de consommer les œstrogènes des animaux qui sont extrêmement assimilables par mon organisme. Les produits laitiers surtout sont proscrire (kaphalike), mais aussi les œufs et la viande sont à réduire au maximum.
Les tisanes pour apaiser les hormones féminines
Enfin, voici quelques petites douceur pour apaiser le corps et l'esprit durant la période prémenstruelle, en tisane, deux à trois fois par jour :
framboisier
calendula, sauge
cannelle, gingembre
fenouil, mélisse
Pour mieux comprendre votre corps dans une analyse ayurvédique et devenir votre propre thérapeute, je vous encourage à suivre mes cours en ligne. Si vous avez trop la flemme et que vous préférez déléguer, on peut aussi se voir en consultation en ligne ou à Urrugne !
A très vite, peace !
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