Doit-on, peut-on, comment, qui, quoi, manger des produits animaux selon l'Ayurvéda ? Les avis sont souvent tranchés, mais la réponse est plus complexe qu'il n'y paraît.
L'Ayurvéda s'intègre dans un système de pensée appelé les Védas, dont découlent aussi les enseignements du Yoga. Et deux des premiers principes du Yoga (yamas et nyamas), qui sont la non-violence (ahimsa) et la pureté (shaucha), s'opposent littéralement à la consommation de chair animale.
En revanche, les textes classiques mentionnent parfois la consommation de viande, ou plutôt d'abas, comme outil thérapeutique de l'Ayurvéda et même comme pratique rituelle dans le tantrisme. Donc la réponse n'est ni oui, ni non, mais pourquoi : quelle est notre intention ?
La finalité de la pratique de l'Ayurvéda, comme celle du Yoga, n'est pas seulement la santé du corps physique. Ce que l'on recherche c'est le bien-être global, la paix de l'esprit qui est nommée Sattva. Il est clairement enseigné que la consommation de chair animale n'est pas sattvique. Donc dans cette intention-là, l'Ayurvéda recommande un régime lacto-végétarien.
Toutefois lorsque le corps est trop léger, lorsque le mental s'envole et reste trop haut perché, nous devons apporter de la lourdeur (tamas) pour le stabiliser avant d'aborder les thérapies plus sattviques. Dans cette situation extrême, l'Ayurvéda recommande d'introduire temporairement et consciemment un produit animal.
Le lait, quant à lui, est honoré dans les textes anciens comme un grand bienfaiteur pour le corps humain. Sa consommation, sous diverses formes et particulièrement le ghee, est définie comme thérapeutique et sattvique. Il faut tout de même mentionner que les textes se réfèrent alors aux vaches de type A2, élevées en liberté, honorées par les hommes et dont la traite ne se fait qu'après que le veau ait été nourri. L'énergie de ce lait est celle de l'amour maternel et de la dévotion.
Les œufs, quand à eux, sont considérés non seulement comme de la chair animale mais surtout comme un déchet (mala), les poules les rejetant par le bas. Ce n'est donc ni sattvique, ni thérapeutique, ni sain.
Le régime ayurvédique est donc lacto-végétarien (c'est à dire que l'on consomme des végétaux et du lait de vaches heureuses, mais pas d'œufs, de viande ou de poisson). Et comme toujours en Ayurvéda, il faut savoir être flexible pour s'adapter aux besoins particuliers de chaque situation.
Il n’y a aucun doute pour moi qu’il entre dans le destin de l’humanité, parce qu’elle se perfectionne progressivement, de cesser un jour de manger des animaux. - Thoreau
Namastê
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