Les corps subtils, ça n’a rien d’ésotérique !
Quand on parle de corps subtils certains écarquillent les yeux en imaginant des auras et des arcs-en-ciel, d’autres roulent les yeux - en imaginant aussi des auras et des arcs-en-ciel haha. Alors ma cape et moi aujourd’hui, on voudrait nous dire cela : les corps subtils, ça n’a rien d’ésotérique. C’est seulement une description poétique de l’anatomie selon l’Ayurvéda, une science rédigée en poésie.
Selon les sources plus ou moins yogiques-védiques-ayurvédiques, il y a des nuances. Mais pour faire court, il y a cinq enveloppes du corps :
le corps tangible (annamayakosha)
la respiration (pranamayakosha)
le mental (manomayakosha)
la sagesse (vijnanamayakosha)
la béatitude (anandamayakosha)
Ce ne sont pas cinq corps distincts les uns des autres.
Il s’agit d’une échelle de densité d’un seul corps, dont on a nommé des tranches plus ou moins subtiles afin de pouvoir en discuter. C’est un peu comme la température de l’eau, il y a une échelle mais on ne peut pas vraiment dire “ici c’est froid, ici c’est tiède et ici c’est chaud” ; il n’y a pas de frontières entre ces attributs, c'est plutôt un fondu. Alors les corps subtils sont ceux qui ne sont pas le corps tangibles, et plus on va vers anandamayakosha, moins c'est dense. Ca reste de la matière, le mental a une existence physique ; seulement il est tellement subtil qu'on ne le perçoit pas avec nos sens. (Ce qui est un énorme paradoxe pour ceux qui le comprennent, mais ne nous éparpillons pas !)
A quoi ça sert de savoir ça ?
Ça sert à comprendre les mécanismes, les relations, les enjeux. Comme ça sert de comprendre le lien entre le sang et le foie par exemple ! Plus explicitement, on observe ici que la respiration est le lien entre le corps physique et le mental, on comprend donc pourquoi la respiration tient un rôle majeur dans la thérapeutique ayurvédique.
On parle beaucoup de nutrition en Ayurvéda parce que c'est par le soin du corps physique qu'il faut commencer. Ceci afin de dévoiler les couches plus subtiles, qui sont facilement alourdies par l'inconfort de la densité. J'avais écrit cet article sur la purification pour en discuter. Mais on ne doit pas oublier que l'objectif, la raison d'être de l'Ayurvéda, c'est d'atteindre le Soi, de se connaître, et cela signifie dévoiler anandamayakosha, qui elle va nous mener à la libération de la souffrance.
Quels sont les thérapies pour les corps subtils ? Il y a bien sûr le pranayama comme je l'ai mentionné plus haut, il y a la marmathérapie qui est le soin subtil par excellence, et aussi la pratique du silence sous toutes ses formes. L'un des travaux à effectuer sur les corps subtils est d'effacer les empreintes (samskara et vasana) laissée par les évènements du passé. La psychothérapie peut aider à identifier ces empreintes ; ce que nous enseigne la connaissance classique de l'Inde c'est qu'il est nécessaire de les effacer pour s'en libérer, et cela passe par ces techniques silencieuses plutôt que par la parole. Les mondes subtils agissent en subtilité.
L'image de ce post n'est pas très belle, mais elle est tellement parlante ! Je vous encourage vivement à la méditer, comme une métaphore de l'échelle de densité et du rapport entre les différentes enveloppes.
Namastê Salam
Commentaires